• Soutenance de thèse/HDR,

Soutenance de thèse de Lucas Boussard

Publié le 18 juillet 2025 Mis à jour le 18 juillet 2025

Construction de la perception spatiale par l’action motrice : Influence de l’utilisation de l’outil sur la perception visuelle des distances

Date(s)

du 27 octobre 2025 au 7 novembre 2025

Soutenance prévue fin octobre/début novembre
Lieu(x)

Bâtiment Alice Milliat (S)

Salle à définir
Afin d’interagir efficacement avec son environnement, l’être humain réalise de manière inconsciente une catégorisation de l’espace en différents sous-espaces fonctionnels, parmi lesquels l’espace péripersonnel se défini en tant qu'espace d’action. De nombreux travaux en neurosciences suggèrent que cette perception spatiale n’est pas fixe, mais adaptative, comme en témoigne la plasticité de l’espace péripersonnel. En particulier, plusieurs études ont montré que l’utilisation d’un outil peut étendre cet espace, indiquant que la perception spatiale est construite non seulement à partir d’entrées sensorielles (vision, audition), mais également à travers l’action motrice. Cette conception incarnée de la perception constitue un défi théorique majeur, remettant en question certains fondements des approches classiques en psychologie cognitive. Plus récemment, l’attention s’est portée sur un paramètre central de l’espace péripersonnel : la perception des distances. Des travaux pionniers ont ainsi révélé que les distances sont perçues comme plus courtes lorsque les individus ont l’intention d’utiliser un outil augmentant leur portée, comparativement à l’usage de leur main seule. Ces résultats ont donné lieu à près de deux décennies de recherches intensives. Cependant, ce champ demeure fortement débattu avec des arguments théoriques et méthodologiques avancés à la fois pour et contre l’idée que l’utilisation d’outils modifie la perception des distances. Si de nombreuses données empiriques soutiennent l’existence de cet effet, son interprétation théorique reste aujourd’hui controversée.

L’objectif de cette thèse est d’identifier les mécanismes et processus cognitifs sous-jacents à ces effets. Nous avons ainsi exploré comment l’influence de l’outil s’exerce sur la perception des distances à travers le prisme de l’intention d’action. Celle-ci jouerait un rôle central dans l’émergence des effets perceptifs observés dans la littérature. Au-delà de cet intérêt théorique, l’originalité de cette thèse réside également dans sa dimension méthodologique, avec la mise au point d’un paradigme expérimental robuste permettant de tester nos hypothèses (Études 1 et 2). Ce paradigme constitue un premier apport significatif à la communauté scientifique, en tant qu’outil de mesure fiable et reproductible. Par la suite, nous avons mené plusieurs études empiriques afin d’évaluer, avec ce nouveau paradigme, le rôle modulatoire de l’intention d’action sur les effets perceptifs liés à l’usage d’un outil (Études 3, 4 et 5).

Mis à jour le 18 juillet 2025